mardi 22 avril 2008

Société à la dérive?

Le sergent Pierre-Paul Pichette du Service de Police de Montréal l'a dit ce matin, ''Cette émeute ressemble étrangement à celle de 1993. Toutefois, nous avons fait beaucoup d'avancements dans nos techniques d'intervention. Je croyais que la société avait également changée et avancée.''

Effectivement, je trouve l'émeute d'hier soir face à la victoire du canadien contre les Bruins plutôt déplorable. D'accord, fêtons cette victoire, même si elle n'est pas celle qui nous garantit la coupe Stanley. D'accord, fêtons cette belle reprise à ce 7e match. D'accord, soyons fiers d'être bien représentés pour faire changement cette année. Mais de là à saccager et incendier entre 6 et 12 voitures de police et à briser des vitrines de commerces de la rue Ste-Catherine, je trouve que ça complètement ridicule et sans bien-fondé.

1h20 am, l'escouade anti-émeute réussit à disperser la foule presque entièrement. En tout, 16 arrestations. 1 demi million de dollars de dommages, seulement du côté de la Police. 6 commerces saccagés avec des propriétaires en furie.

C'est drôle, le phénomène d'entraînement, le phénomène de masse. C'est drôle, comment un évènement joyeux peut mener à de tels gestes. La violence, quand on y pense, devient comme un moyen de passer un message. Mais quel message ces gens voulaient-ils passer? Sérieusement, de voir des images comme celles-ci à la télévision (45 minutes de direct), ça me fait demander où s'en va notre société. Il y a 15 ans, on avait observé une émeute comme celle-ci lorsque les canadiens avaient gagné la coupe Stanley. Hier, on observait la même scène, mais après seulement une première victoire en séries. Je ne sais pas pour vous, mais moi je n'ose même pas imaginer de quoi ça va avoir l'air s'ils gagnent la coupe Stanley...

''Le SPVM déploiera le nombre d'effectifs maximal lors de la prochaine partie disputée.'' -- Pierre-Paul Pichette
THANK GOD!

Éli Bobette

mercredi 16 avril 2008

Choisir

Aujourd'hui, c'était une des premières belles journées du printemps. Décidant de prendre une pause d'étude, je suis allée marcher dehors pour finalement me rendre dans mon ancien quartier. J'ai ainsi pu revoir MA maison, celle que mes parents ont fait construit lorsqu'ils ont décidé de fonder une famille, en 1987, celle où, le 25 janvier 1988, mon père est revenu de l'hôpital durant une grosse tempête de neige en y laissant sa femme et sa petite fille, son bébé naissant, pour venir déneiger l'entrée obstruée par 60 centimètres de neige.

C'est de tout ça, et encore plus, que je me suis souvenue tantôt en allant prendre place dans les balançoires du parc en face. Puis, je me suis vue traverser la rue pour aller jouer au parc, à 5 ans. C'était ma première sortie toute seule! Je me suis souvenu tomber de mon vélo à 4 ans et réclamer mes parents en hurlant. Je me suis souvenu de la semaine suivant mon opération pour l'ablation de mes amygdales qui me faisaient tant souffir. J'étais là, étendue sur le divan dans le salon, blême et sans forces, ne buvant que de l'eau.

Qui aurait cru, 15 ans plus tard, que je repasserais au même endroit? Aujourd'hui, j'ai tant l'impression d'avoir changé...Pourtant, je suis toujours la même petite Élisabeth, celle qui avait peur des monstres, celle qui avait son petit côté gars, celle qui n'a jamais voulu décevoir, celle qui a toujours voulu aider, celle qui parlait toujours pour rien dire. Outre mon toupet gonflé, mon linge fluo et mes joues proéminentes, je suis restée la même, à quelques différences près. Je n'ai plus peur des monstres, mais du temps qui passe trop vite et qui m'oblige à grandir rapidement. Je n'ai plus autant mon petit côté gars, mais j'ai un gros orgueil lorsqu'il est question de montrer ses émotions. Je suis toujours celle qui ne veut pas décevoir, mais tente de passer par-dessus ça pour réussir à me trouver et à faire ce que j'aime. Je reste celle qui veut toujours aider, comprendre, écouter et être présente pour les personnes que j'aime. Finalement, je parle encore pour rien dire...mais pas tout le temps!

J'ai pris conscience que la vie n'était qu'une suite de choix. En 1994, toute la petite famille déménageait dans une plus grande maison pour donner plus de place à ma nouvelle petite soeur. Dix ans plus tard, la famille n'existait plus. Quelqu'un en quelque part a fait le choix de mettre fin à notre famille. Car, il est faux de croire qu'une force surnaturelle ou le destin nous impose des limites. C'est nous qui nous imposons nos propres limites. Le fait est que ce choix aura influencé mes choix futurs. À 14 ans, je me disais alors que je ne reproduirais jamais cela, que je croyais en l'amour inconditionnel. Puis, 6 ans plus tard, je me rend compte qu'il est difficile d'échapper au modèle parental que nous avons eu. J'avais deux choix : M'engager et fermer les yeux sur tout ce qui arrive en voyant tout comme une menace ou avoir la peur persistante de m'engager par peur de voir arriver la fin. Voilà. Tout y est. Le cocktail parfait pour me faire comprendre qu'un divorce ou une séparation de parents affecte les enfants, non seulement sur le plan émotionnel, mais, plus loin que ça, sur le plan personnel à l'avenir.

Et maintenant, quoi alors? Je ne mets pas ça sur la faute de mes parents. D'ailleurs, les statistiques le démontrent, je ne suis certes pas la seule à avoir vécu un divorce. Ce qui est difficile, c'est de sortir de ce cercle, car mes parents le renforcent en disant des commentaires peu gratifiants sur l'autre. Je ne peux pas croire en une haine si profonde, en un geste posé qui gâche tout. Mais, c'est à croire que même à 44 ans, mes parents n'avaient rien vu de la vie. Il m'en reste un bon bout dans ce cas!

Je ne me décourage pas, loin de là. De se connaître et de savoir nos faiblesses est un bon point de départ. Il y a quelques semaines, je disais avoir changé et je le crois encore. Toutefois, il n'en tient qu'à nous de CHOISIR de changer. Ce que j'ai fait récemment, pour le mieux : Je ne me fis pas juste à ce que mes parents et mon entourage voudraient et s'attendent de moi. Je fais les choses pour moi, pour mon développement personnel, pour ce que je crois bien pour moi.

Un petit pas pour l'homme, un immense pas pour Élisabeth!

Éli Bobette

mercredi 2 avril 2008

Poisson d'avril

Ouais, d'accord, je suis en retard sur mon poisson d'avril, veuillez m'excuser. Oui, parce qu'hier j'ai avancé énormément sur le plan professionnel et académique. En effet, pour faire une longue histoire courte, tout a commencé avec mon cours de psychologie intitulé Sexualité humaine qui m'a donné immédiatement la piqûre de la sexologie. Quel domaine! Tant de choses à comprendre, à explorer, à découvrir, à parler...Bon, je savais déjà depuis ma première année de Cégep que j'adorais la psychologie, mais, avec ce cours universitaire, j'ai compris que j'aimais pousser la psycho encore plus loin et d'une autre manière.

Cinq semaines après le début de mon cours Sexualité humaine, j'envoyais trois demandes en psychologie et une en sexologie. J'espérais que le temps me dise quoi faire, comme toujours. Puis, plus j'avançais dans mon trimestre d'hiver 2008, plus je me rendais compte que je me perdais, que je n'étais plus motivée, que je ne me retrouvais pas. J'ai donc dû, encore une fois, contredire quelque chose que je tenais pour mordicus : aller voir un orienteur. Dieu sait à quel point je hais les orienteurs ayant eu beaucoup trop de mauvaises expériences avec ces derniers. Depuis ma fin de secondaire 5, je m'étais dit que je n'y retournerais plus jamais, au plus grand désarroi de mes parents. Mais voilà, après l'envoi de mes 4 demandes, je me suis dit que j'avais besoin d'aide pour faire du ménage dans ce que j'aime vraiment, ne pouvant premièrement pas croire qu'il était possible que j'aime bien la sexologie...

Eh bien, lundi, contre toute attente, ce rendez-vous chez l'orienteur, s'est très bien passé! La madame était sympathique et la rencontre fût amicale. En rentrant dans son bureau, elle m'a tout de suite dit que j'avais l'air d'une fille déterminée. Ça commence bien. Par la suite, en discutant avec elle, elle s'est bien rendue compte que, après tout, je savais pas mal ce que je voulais, mais que j'avais simplement besoin de me le faire ''confirmer''. Madame orienteur m'a donc dit, avec ce qu'elle a pu voir et comprendre de moi, que je semblais être une fille avec un esprit logique et d'analyse, que j'aimais être en contrôle dans ce que je faisais et que je préconisais le concret et la pratique. Voilà, je me reconnais. Le côté physiologique et plus concret de la sexologie viendrait donc totalement coïncider avec ces aptitudes que je possède.Je serais finalement une femme de sciences naturelles qui a décidé de faire sa vie en sciences humaines et sociales. Pas surprenant avec une famille de médecins...Il a ben fallu que j'écope un peu de leur esprit critique et scientifique!

Maintenant, comment dire à ces parents que je veux fort probablement m'en aller en sexologie (domaine fort connexe à la psychologie, mais tout de même)? Ces parents qui sont si ''conservateurs'' et qui prennent pour acquis que tu ne peux réussir ta vie qu'en sciences naturelles (ou pratiquement), donc dans le domaine de la santé. Évidemment, je ne les blâme pas. Ils ne veulent que je réussisse bien ma vie aussi. Toutefois, beaucoup de préjugés tournent autour de ce fameux baccalauréat en sexologie. Bon, on va clarifier une chose : ce n'est pas parce qu'on appelle ça sexologie qu'on parle juste de sexe pendant 3 ans. Eh non, on apprend comment animer des groupes (cours de communication), on a des cours de droit, on a des cours de psychologie bien évidemment aussi. Mais là n'est pas mon point, car je sais que mes parents ne l'accepteront pas plus.

Bref, j'en ai parlé un peu avec mon père hier et j'ai décidé de ne pas tout de suite lui avouer mon désir, car il aurait peut-être pensé que c'est un poisson d'avril...

Ah malaise, quand tu nous tiens!
Bonne ''femaine''!

Éli Bobette