Aujourd'hui, c'était une des premières belles journées du printemps. Décidant de prendre une pause d'étude, je suis allée marcher dehors pour finalement me rendre dans mon ancien quartier. J'ai ainsi pu revoir MA maison, celle que mes parents ont fait construit lorsqu'ils ont décidé de fonder une famille, en 1987, celle où, le 25 janvier 1988, mon père est revenu de l'hôpital durant une grosse tempête de neige en y laissant sa femme et sa petite fille, son bébé naissant, pour venir déneiger l'entrée obstruée par 60 centimètres de neige.
C'est de tout ça, et encore plus, que je me suis souvenue tantôt en allant prendre place dans les balançoires du parc en face. Puis, je me suis vue traverser la rue pour aller jouer au parc, à 5 ans. C'était ma première sortie toute seule! Je me suis souvenu tomber de mon vélo à 4 ans et réclamer mes parents en hurlant. Je me suis souvenu de la semaine suivant mon opération pour l'ablation de mes amygdales qui me faisaient tant souffir. J'étais là, étendue sur le divan dans le salon, blême et sans forces, ne buvant que de l'eau.
Qui aurait cru, 15 ans plus tard, que je repasserais au même endroit? Aujourd'hui, j'ai tant l'impression d'avoir changé...Pourtant, je suis toujours la même petite Élisabeth, celle qui avait peur des monstres, celle qui avait son petit côté gars, celle qui n'a jamais voulu décevoir, celle qui a toujours voulu aider, celle qui parlait toujours pour rien dire. Outre mon toupet gonflé, mon linge fluo et mes joues proéminentes, je suis restée la même, à quelques différences près. Je n'ai plus peur des monstres, mais du temps qui passe trop vite et qui m'oblige à grandir rapidement. Je n'ai plus autant mon petit côté gars, mais j'ai un gros orgueil lorsqu'il est question de montrer ses émotions. Je suis toujours celle qui ne veut pas décevoir, mais tente de passer par-dessus ça pour réussir à me trouver et à faire ce que j'aime. Je reste celle qui veut toujours aider, comprendre, écouter et être présente pour les personnes que j'aime. Finalement, je parle encore pour rien dire...mais pas tout le temps!
J'ai pris conscience que la vie n'était qu'une suite de choix. En 1994, toute la petite famille déménageait dans une plus grande maison pour donner plus de place à ma nouvelle petite soeur. Dix ans plus tard, la famille n'existait plus. Quelqu'un en quelque part a fait le choix de mettre fin à notre famille. Car, il est faux de croire qu'une force surnaturelle ou le destin nous impose des limites. C'est nous qui nous imposons nos propres limites. Le fait est que ce choix aura influencé mes choix futurs. À 14 ans, je me disais alors que je ne reproduirais jamais cela, que je croyais en l'amour inconditionnel. Puis, 6 ans plus tard, je me rend compte qu'il est difficile d'échapper au modèle parental que nous avons eu. J'avais deux choix : M'engager et fermer les yeux sur tout ce qui arrive en voyant tout comme une menace ou avoir la peur persistante de m'engager par peur de voir arriver la fin. Voilà. Tout y est. Le cocktail parfait pour me faire comprendre qu'un divorce ou une séparation de parents affecte les enfants, non seulement sur le plan émotionnel, mais, plus loin que ça, sur le plan personnel à l'avenir.
Et maintenant, quoi alors? Je ne mets pas ça sur la faute de mes parents. D'ailleurs, les statistiques le démontrent, je ne suis certes pas la seule à avoir vécu un divorce. Ce qui est difficile, c'est de sortir de ce cercle, car mes parents le renforcent en disant des commentaires peu gratifiants sur l'autre. Je ne peux pas croire en une haine si profonde, en un geste posé qui gâche tout. Mais, c'est à croire que même à 44 ans, mes parents n'avaient rien vu de la vie. Il m'en reste un bon bout dans ce cas!
Je ne me décourage pas, loin de là. De se connaître et de savoir nos faiblesses est un bon point de départ. Il y a quelques semaines, je disais avoir changé et je le crois encore. Toutefois, il n'en tient qu'à nous de CHOISIR de changer. Ce que j'ai fait récemment, pour le mieux : Je ne me fis pas juste à ce que mes parents et mon entourage voudraient et s'attendent de moi. Je fais les choses pour moi, pour mon développement personnel, pour ce que je crois bien pour moi.
Un petit pas pour l'homme, un immense pas pour Élisabeth!
Éli Bobette
mercredi 16 avril 2008
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