dimanche 13 décembre 2009

La dite sagesse

Ça me fait réellement du bien de penser qu'on a le choix dans la vie. Ça me fait du bien de sortir de mon regard de victime pour me rendre compte que j'ai souvent choisi de me mettre dans cet état. Depuis quelques temps, j'ai pris un virage. Je travaille sur moi-même. J'essaie d'être le mieux possible dans ma tête afin que les autres le soient dans leur tête en ma présence. Je vise la croissance personnelle et j'accorde beaucoup d'importance à la ''spiritualité''.

Aujourd'hui, j'ai accompagné mes grand-parents à la messe du dimanche. J'ai compris que les humains avaient trouvé il y a de cela très longtemps une manière de se rapprocher d'eux-mêmes, de se questionner sur la portée de la nature humaine : son bien et son mal. À travers la religion, certains se sont trouvés, d'autres se sont pardonnés, alors qu'il y en a qui se sont sermonés. Notre génération a consteté l'assistance aux messes, mais a peut-être également mis de côté la simple spiritualité, le retour sur soi-même dans ce mode de vie effrené. Comment peut-on rester en superficie face aux changements importants et radicaux que notre monde occidental moderne enclenche? Drôle de vie. Drôle de vie que nous avons choisie. Pourtant, certains refuseront de s'y soumettre. Nous avons le pouvoir de changer les choses, d'aider les autres, mais avant, il faudra d'abord être solide, se bâtir de bonnes bases pour affronter les moments plus stressants, plus difficiles, plus éprouvants, plus confrontants. Tout part de là. Il ne faut surtout pas refuser de grandir, car cela nous empêche de nous construire.

Et si on nous avait menti et que nous ne devenions pas tous sages en vieillissant? Je ne sais pas. Mais au moins, nous aurons essayé.

3 commentaires:

jean-nicholas audet a dit…

Hey yo! Belle initiative ce truc.

Quand je pense à la spiritualité, peu importe si on considère une religion particulière ou encore une sorte de croyance personnelle, il me semble qu'on fait au moins toujours référence à quelque chose qui nous est supérieur, un être qui nous dépasse. On a besoin de poser quelque chose au-dessus de nous. Le problème que cela pose, je trouve, c'est qu'en postulant cette entité, on décharge une partie de la responsabilité qui est la nôtre vers cet être supérieur, nous empêchant du même coup de prendre pleinement conscience du fait que nous sommes entièrement maîtres de nos vies.

En ce sens, je pense que le terme de croissance personnelle n'est pas ce qu'on devrait mettre de l'avant. On devrait plutôt parler d'émancipation ou de quelque chose du genre. Je sais que cela pourrait être compris comme si je voulais uniquement jouer sur les mots, mais ce n'est pas le cas. Quand on fait appel au concept de croissance, cela implique un cheminement assez linéaire vers un but qu'on s'est fixé. La croissance d'un être humain est toujours en vue d'atteindre l'âge adulte, par exemple. Dans cette mesure, le fait de parler de "croissance personnelle" entraîne le fait de vouloir se conformer à un certain modèle préétabli, une sorte de norme vers laquelle il faut tendre et la croissance sera terminée lorsque ce but sera atteint.

C'est ici qu'entre en jeu la spiritualité. Le fait de poser cet être supérieur amène du même coup à poser que l'idéal de vie à atteindre sera vivre en accord avec cette entité supérieure, ce dieu en quelque sorte, même si ce terme a aujourd'hui un sens assez restreint qui ne s'applique peut-être pas à toute spiritualité. En tentant de rejoindre cet idéal que nous avons posé, on passe peut-être complètement à côté de ce que serait notre propre développement, notre propre émancipation. En posant un modèle "divin" issu d'une spiritualité, c'est notre propre développement que nous mettons de côté pour adopter le modèle déjà présent. En partant du principe que nous sommes tous différents et que nos aspirations et nos talents le sont aussi, il semble absurde de vouloir soumettre son propre développement à la réalisation d'un modèle unique qui nous est extérieur. On répondra à cela qu'une spiritualité personnelle ne pose pas ce problème dans la mesure où elle est créée de toute pièce par l'individu, ce qui peut en effet sembler conforme à un développement personnel authentique. Cela est peut-être vrai, mais pour un court laps de temps. Le fait d'ériger une spiritualité fixe quand même une norme, qui de par son statut supérieur, prévaut sur l'individu, même si cette norme provient de ce même individu. Ainsi, si l'individu change, la norme, elle ne change pas et l'individu se retrouve alors dans un développement qui n'est plus authentique. Évidemment, on peut ajouter que l'individu peut toujours changer sa spiritualité, ce qui règle le problème. Mais cette alternative n'enlève-t-elle pas justement le caractère supérieur de la norme sur l'individu pour renverser la hiérarchie en accordant la première place à l'individu. À mon sens, oui. (à suivre...)

jean-nicholas audet a dit…

(suite)
En considérant cela, il me semble que la "spiritualité" en question perd de sa pertinence dans la mesure où ce qui faisait sa supériorité, à savoir qu'elle pouvait perdurer dans le temps en ayant une valeur bonne "de toute éternité". En lui enlevant ce caractère éternel pour redonner de l'importance à l'individu, à sa vraie vie vécue, il m'apparaît primordial de remettre en question l'existence même de cette spiritualité. L'important, comme tu sembles le reconnaître, c'est de se connaître soi-même et rien n'est mieux pour cela qu'un affranchissement par rapport aux contraintes extérieures. Cela ne veut cependant pas dire qu'il faut se couper de tout contact étranger à nous-mêmes, mais simplement qu'il faut faire preuve d'esprit critique lorsqu'on fait face à une doctrine ou une opinion quelconque. Cet esprit critique se manifeste entre autre dans le fait de comprendre d'où proviennent nos influences et d'être en mesure de questionner sans cesse ces influences, aussi solidement fondées peuvent-elles sembler être.

Je voulais aussi parler de ce que le fait de rejeter la fréquentation de nos Églises a causé comme conséquence négative, mais je pense que c'est assez pour ce soir et qu'une bonne nuit de sommeil ne me fera que du bien.

À bientôt!

Eli a dit…

Wow! Merci! Le point de vue d'un vrai philosophe est toujours le bienvenu! De ce que j'ai compris, je semble pas mal adhérer à ce que tu dis. Peut-être me suis-je mal exprimée...Mais loin de moi remettre la faute sur une entité supérieure ou du moins, extérieure! Justement, je tente de prôner le contraire.
À bientôt! :)